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Binta et les femmes maraîchères de Kamb

Avec une vingtaine de villageoises Binta, la présidente du groupement, pratique la culture maraîchère sur une superficie de 6000 m2 et s’avère une organisatrice très compétente. Pour chaque volet du travail il y a une responsable (engrais, récolte, compostage, communication, comptabilité, etc.), ces responsabilités étant assumées à tour de rôle par les membres du groupe. Les femmes dont la plupart sont analphabètes sont formées à leur tâche dans un établissement étatique. Les carrés de légumes sont situés dans la forêt classée de Mbao, dernier espace vert de la périphérie dakaroise. Cette forêt fait partie des Niayes, d’une zone humide fertile sur le littoral de l’Atlantique, s’étendant entre Dakar et Sl-Louis et massivement menacée par l’érosion côtière. C’est la raison pour laquelle l’État sénégalais signe des contrats avec des groupements qui, dans cette zone naturelle théoriquement placée sous protection mais fortement dégradée, se proposent des utilisations susceptibles de contribuer à la protection de l’environnement. Le groupement féminin rétablit ainsi la verdure dans une zone qui a beaucoup souffert ; cette activité est aussi conçue comme mesure de protection du climat.

Les légumes produits sont soit achetés par des clients venant sur place, soit les femmes les vendent au marché. Bien entendu elles couvrent aussi leurs propres besoins en fruits et légumes par leur propre production. Depuis récemment elles cultivent aussi certains légumes « contre saison » (avec irrigation), de sorte qu’il y a des légumes et de la verdure pendant toute l’année.

Binta et ses alliées sont des femmes admirables et fières qui savent que leurs produits sont à préférer aux fruits et légumes importés. Encourageant ainsi la consommation locale, elles fournissent aussi une contribution à la protection du climat, des transports sur de longues distances étant évités. Même si les effets de ce travail ne sont que ponctuels, il mérite en tout cas l’admiration ; c’est ce que comprennent entretemps aussi les maris des femmes, sceptiques au début, mais qui apprécient bien entendu cette contribution aux revenus familiaux.